Le Bal du « Tout-Monde »

Dans le cadre de l’exposition L’abîme. Nantes dans la traite atlantique et l’esclavage colonial, 1707-1830de la Nuit des musées et des 10 ans du Mémorial de l’abolition de l’esclavage.

« Le Tout-Monde désigne ce faisant la coprésence nouvelle des êtres et des choses, l’état de mondialité dans lequel règne la relation. »

Édouard Glissant

Imaginé par la chorégraphe Marie HoudinLe Bal du Tout-Monde est conçu comme un voyage initiatique qui permet la rencontre des danses créolisées issues de la diaspora africaine.

Danses sacrées, danses sociales, danses de couples, danses de club, Le Bal du Tout-Monde invite à traverser un éventail de danses à partager. Des grands royaumes d’Afrique, en passant par certaines des îles caribéennes, sans oublier de s’arrêter dans des villes-mondes des États-Unis, ce bal voyageur remonte le fil d’histoires de danses qui nous lient les uns aux autres, à l’occasion d’une fête irrésistible.

Production Engrenage[s]

Coproduction : Les Tombées de la Nuit, L’Hermine – Scène de territoire pour la danse à Sarzeau / Golfe du Morbihan – Vannes agglomération, Festival Les Renc’arts Hip-Hop, Très Tôt Théâtre – Scène conventionnée jeune public, Musée de la danse / CCNRB

Aide à la résidence mutualisée : Rennes Métropole

Accueil en résidence : Le Quartz – Scène nationale de Brest, MJC de Pacé, le Dancing d’Ocus (Saint-Germain-sur-Ille), La Tour d’Auvergne (Rennes), MJC Bréquigny Rennes

Le Mémorial de l’abolition de l’esclavage a 10 ans

Mémorial de l'abolition de l'esclavage

L’année 2022 célèbre le 10e anniversaire du Mémorial de l’abolition de l’esclavage.
Inauguré le 25 mars 2012, il est le seul lieu de mémoire dédié à l’esclavage en France métropolitaine.
Conçu par les artistes Julian Bonder et Krzysztof Wodiczko, il se présente comme un espace de méditation et de recueillement dédié aux millions de victimes de la traite atlantique.
Il célèbre également les luttes, les résistances, les combats pour l’égalité.
Dans le cadre de son 10e anniversaire, une large programmation culturelle a été imaginée et construite par la Ville de Nantes et le Château des ducs de Bretagne – musée d’histoire de Nantes avec un grand nombre d’acteurs associatifs.

Une riche programmation culturelle pour fêter les 10 ans du Mémorial de l’abolition de l’esclavage

La programmation culturelle accompagne à la fois l’anniversaire des 10 ans du Mémorial mais aussi, et comme chaque année, la journée de Commémoration nationale du 10 mai. Elle permet de faire connaître, l’histoire et la mémoire de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions ainsi que leurs prolongements dans le monde contemporain.
Cette programmation a été co-construite avec les associations locales, les compagnies artistiques et les institutions. L’accent est aussi mis sur la médiation culturelle auprès des jeunes générations. Colloque, expositions, spectacles, table-ronde, projection-débat…
Voici ci-dessous une sélection d’animations proposées depuis début mars et jusqu’au mois de mai 2022.

 

Du 3 mars au 6 avril
« L’Humain d’abord »
« L’humain d’abord » est un temps citoyen de rencontres, d’expositions, de projections et de spectacles conçu avec les propositions de nombreuses associations nantaises (L’AFHAD, Akibaweb, Amazin’ Gospel, Asprobir…), en écho à l’exposition L’abîme. Nantes dans la traite atlantique et l’esclavage colonial, 1707-1830, pour en explorer les résonances contemporaines. Cet événement se déroule au Château des ducs de Bretagne, mais aussi hors les murs, dans les locaux d’associations partenaires. Il est entièrement gratuit, avec un temps fort, du 22 au 27 mars, proposant des débats, des conférences, une pièce de théâtre, des concerts, des expositions, un défilé de mode et un dimanche après-midi consacré aux familles.

 

Une sélection de la programmation autour de la journée de Commémoration nationale du 10 mai 2022.
En voici un aperçu avant qu’elle ne soit dévoilée en totalité.

Du jeudi 21 avril au dimanche 15 mai
Exposition photo Phoenix, Renaître de l’esclavage par le corps et la pierre
A partir de son travail de recherche, Rossila Goussanou propose un voyage photographique et sonore sur les traces matérielles et immatérielles du passé négrier de Ouidah, de Nantes et de Guadeloupe. Elle invite le public à aller à la rencontre des personnes qui fréquentent ces lieux. Ses photographies et enregistrements sonores dialoguent avec des photos réalisées par de jeunes nantais et ouidahnais et le podcast « Lieux nantais de la traite » réalisé par Pop Média.
Entrée libre et gratuite. Du mercredi au dimanche de 10h30 à 18h30 à la Cale 2 Créateurs, Parc des Chantiers. Par l’association Les Béninois et Amis de Nantes. Visites guidées et médiations pour les scolaires toute la semaine, sur inscription par mail beninoisetamisdenantes[@]gmail.com ou par téléphone au 07 67 32 10 27.

Mardi 10 mai
Projection-débat « I’m not your negro » de Raoul Peck
Le Festival des 3 Continents propose la projection du film de Raoul Peck qui puise chez James Baldwin la matière d’une réflexion sur l’histoire du racisme aux États- Unis. En amont de la projection, Le Vlipp présentera le premier épisode de sa nouvelle série documentaire sur l’Histoire de l’esclavage à Nantes, de ce qui reste visible et de ce qui a été effacé. Un temps d’échange sera proposé à la fin de l’événement.
A 20h30 au Cinématographe, 12 bis rue des Carmélites. Plein tarif 5€ ; tarif réduit 3,50€ ; tarif très réduit 3€. Par le Festival des 3 Continents et le Vlipp.

Du mercredi 11 au vendredi 13 mai
Colloque international « ESCLAVAGES. Des traites aux émancipations, 30 ans de recherches historiques » par l’association les Anneaux de la Mémoire et le Centre de recherches en histoire internationale et atlantique
L’année 2022 marque le 30e anniversaire de l’ouverture à Nantes de l’exposition Les Anneaux de la Mémoire au Château des ducs de Bretagne. Cette manifestation a eu un grand retentissement et a contribué à la mise en place d’une dynamique générale de reconnaissance et de réflexion sur le passé des ports de commerce et, plus largement, sur la participation de la France à la traite et à l’esclavage colonial. La loi Taubira de 2001 a constitué une étape importante de cette reconnaissance tout comme, à l’échelle internationale, la conférence de Durban, organisée la même année par l’UNESCO.
Depuis une trentaine d’années, la recherche scientifique dans les domaines des traites, des esclavages et de leurs abolitions a réalisé d’énormes progrès. La bibliographie relative à ces sujets est considérable. Le temps d’en proposer un bilan semble venu, sans omettre d’évoquer les tendances actuelles de la recherche et les perspectives qui s’esquissent.
Entrée libre et gratuite. De 9h à 17h aux Salons Mauduit, 10 rue Arsène Leloup. Par les Anneaux de la Mémoire et le Centre de recherches en histoire internationale et atlantique (CRHIA).
Plus d’informations au 02 53 52 25 92.

Mercredi 11 mai
Spectacle « Du sucre sur les mains, Nantes et le commerce esclavagiste » de la Compagnie Rouge Delta
Ce spectacle plonge dans l’histoire de Nantes et de son passé. A la fin de la représentation, une discussion est animée entre spectateur.rices et comédien.nes : quels sont nos rapports avec ce passé ? Connaissons-nous des répercussions actuelles de cet esclavagisme ?
Entrée libre. A 20h à Cosmopolis, 18 rue Scribe. Par la Maison de l’Afrique et la Compagnie Rouge Delta.

Samedi 14 mai
Table-ronde – Forum « travail de mémoires et engagement citoyen » proposée par la Ville de Nantes, la Fondation pour la mémoire de l’esclavage et les Anneaux de la Mémoire
Dans le prolongement du colloque « Esclavages », la table-ronde sur le thème des mémoires et de la citoyenneté permettra de laisser une large place aux échanges avec des jeunes et des acteurs de la mémoire à Nantes et ailleurs.

Samedi 14 mai
Spectacle « Le Bal du Tout-Monde »
Imaginé par la chorégraphe Marie Houdin, Le Bal du Tout-Monde est conçu comme un voyage initiatique qui permet la rencontre des danses créolisées issues de la diaspora africaine. Danses sacrées, danses sociales, danses de couples, danses de club, Le Bal du Tout-Monde invite à traverser un éventail de danses à partager. Des grands royaumes d’Afrique, en passant par certaines des îles caribéennes, sans oublier de s’arrêter dans des villes-mondes des États-Unis, ce bal voyageur remonte le fil d’histoires de danses qui nous lient les uns aux autres.
Entrée libre. A 20h au Château des ducs de Bretagne.

L’humain d’abord. Richesse de nos différences.

AU CHÂTEAU DES DUCS DE BRETAGNE ET DANS LES ASSOCIATIONS PARTENAIRES.

Dans le cadre de l’exposition L’abîme. Nantes dans la traite atlantique et l’esclavage colonial, 1707-1830, des Semaines d’éducation contre le racisme et les discriminations (SECD), et des 10 ans du Mémorial de l’abolition de l’esclavage.

L’humain d’abord est un temps citoyen gratuit de rencontres, d’expositions, de projections et de spectacles conçu en écho à l’exposition L’abîme. Nantes dans la traite atlantique et l’esclavage colonial, 1707-1830, pour en explorer les résonances contemporaines avec les propositions de nombreuses associations partenaires nantaises ( L’AFHAD, Akibaweb, Amazin’ Gospel, Asprobir, Association des Béninois et Amis de Nantes Centre Claude Cahun, CEMEA, Le Cercle du marronnage, Les Chants de Coton, FAL 44 Gospel Soul Jazz, Ensemble vocal, Hetsika, La Ligue des Droits de l’Homme, La Maison de l’Afrique à Nantes, Maison de quartier des Dervallières – ACCOORD, Mémoire de l’Outre-Mer, MRAP, Nyatalents, UrbainMood, RomEurope, Tissé Métisse, Zone Rouge).

Ce deuxième temps fort de la programmation autour de l’exposition, après Le Mois Kréyol, s’ouvrira avec l’exposition photo Portraits de Caste de l’artiste Leah Gordon, proposée par le centre Claude-Cahun (galerie Confluence) dans la cour du château, et l’exposition Je ne suis pas raciste mais… présentée par l’association Mémoire de l’Outre-Mer à l’espace Louis-Delgrès.

À partir du 15 mars sera proposée l’exposition Mission H, conçue par la fondation Lilian Thuram et l’association Les Petits Débrouillards, qui permet de découvrir et de questionner ses propres représentations sur l’humain, le vivre-ensemble et la diversité culturelle.

L’humain d’abord se poursuivra, en particulier, du 22 au 27 mars, par des débats, des conférences, une pièce de théâtre, des concerts, des expositions, un défilé de mode et un dimanche après-midi consacré aux familles.

Retrouvez la programmation détaillée sur le site du Château des ducs de Bretagne : https://www.chateaunantes.fr/evenements/lhumain-dabord/

Catalogue de l’exposition « L’abîme. Nantes dans la traite atlantique et l’esclavage colonial, 1707-1830 »

Ouvrage de Krystel Gualdé dans le cadre de l’exposition L’abîme. Nantes dans la traite atlantique et l’esclavage colonial, 1707-1830.

Avant-propos de Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage. 

« Le bilan humain de la traite atlantique est dramatique. D’une extraordinaire brutalité, elle a concerné entre treize et dix-sept millions d’hommes, de femmes et d’enfants. Les campagnes françaises, à elles seules, sont responsables de la déportation d’un million trois cent mille Africains. Nantes fut le premier port négrier de France. »

Récit de la traite et de l’esclavage colonial au 18e siècle et au 19e siècle, cet ouvrage, richement illustré, offre une approche globale, à l’échelle de plusieurs continents, et s’ancre plus précisément dans l’histoire nantaise en dévoilant le passé esclavagiste de la ville. Les trajectoires individuelles et collectives témoignent ici d’une mémoire sensible à laquelle il s’agit de faire face, pour mieux comprendre les enjeux de ce terrifiant commerce d’êtres humains.

Krystel Gualdé est directrice scientifique du Musée d’histoire de Nantes et du Mémorial de l’abolition de l’esclavage, spécialiste de la traite atlantique et commissaire de la manifestation « Expression(s) décoloniale(s) ». Elle est membre du Global curatorial Project (GCP), à l’université Brown aux États-Unis, et du conseil d’orientation de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage.

Avec le soutien de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage

À retrouver à la librairie boutique du Château des ducs de Bretagne – musée d’histoire de Nantes et sur la boutique en ligne.

Couverture de l'ouvrage de Krystel Gualdé : Nantes dans la traite atlantique et l’esclavage colonial, 1707-1830.

Les Éditions du Château des ducs de Bretagne
320 pages – 250 illustrations
23 x 27 cm (reli.)
Prix : 29,95€

L’Indispensable « Nantes dans la traite atlantique » fait peau neuve pour L’abîme

L’indispensable Nantes dans la traite atlantique fait peau neuve pour l’exposition L’abîme. Nantes dans la traite atlantique et l’esclavage colonial, 1707-1830. La seconde édition de ce titre, rédigé par Krystel Gualdé, s’étoffe de nouveaux textes et illustrations inédites issues des collections du musée d’histoire de Nantes.
Ce nouvel opus est également disponible en anglais : Nantes and the Atlantic Slave trade et en espagnol Nantes en la trata transatlántica. 

À retrouver à la librairie boutique du Château des ducs de Bretagne – musée d’histoire de Nantes et sur la boutique en ligne. 

(84 pages, 7,90€)

Podcast – À bord de La Marie-Séraphique

Dans le cadre de l’exposition L’abîme. Nantes dans la traite atlantique et l’esclavage colonial, 1707-1830 au Château des ducs de Bretagne.

Ce podcast est une fiction historiquement documentée d’une campagne de traite atlantique nantaise, qui nous fait entrer dans l’histoire à travers 7 personnages. La préparation au départ de Nantes, la navigation jusqu’aux côtes africaines, l’achat des captifs, la traversée jusqu’à Saint-Domingue, ainsi que le retour du vaisseau avec le sucre, le café et le cacao acquis en paiement des individus vendus pour être mis en esclavage. La traite atlantique et l’esclavage colonial ont enrichi Nantes, la France et l’Europe aux 17e et 18e siècles. Un docu-fiction en 7 épisodes produit par le Château des ducs de Bretagne – musée d’histoire de Nantes. Mise en garde : « Les termes péjoratifs utilisés pour désigner les personnes noires sont à replacer dans le contexte du 18e. Leur emploi est à visée éducative et historique exclusivement. Le producteur condamne leur utilisation en dehors de ce contexte et s’engage contre toute appropriation incitant à la haine. »

Consultante : Florence Sahal
Autrice : Claire Loup. Adaptation libre du scénario d’Alexandrine Cortez de la bande-dessinée documentaire Enchaînés, dans l’entrepont de La Marie-Séraphique, des éditions Petit à Petit.
Réalisation : Martin Delafosse et Virginie de Rocquigny

Avec : Claire Hulak – La narratrice
Jérémy Colas – Jacques, le marin
Frédéric Louineau – Joseph Chapelle, le charpentier
Jean-Marie Lorvellec – Jean-Baptiste Fautrel Gaugy, le capitaine
Yann Efflame – Antoine Mauget, le chirurgien
Hélène Vienne – Guy, le mousse
Clément Pascaud – René Lhermitte, le lieutenant
Marie-Laure Crochant – Marie-Anne-Séraphique Gruel, femme de l’armateur Antoine Queruel – un marin / un captif

Merci à l’association Dastum 44 

Épisode 1 Jacques, le marin

Ce 1er épisode se déroule le 30 décembre 1773. La Marie Séraphique, navire de commerce de traite amarré non loin de Nantes, se prépare à rejoindre l’Afrique pour son 4e et dernier voyage. A travers le personnage de Jacques, un des marins de l’équipage, découvrez les derniers préparatifs avant de lever l’ancre.

Épisode 2 Joseph Chapelle, le charpentier

L’histoire de ce 2e épisode se passe en avril 1774 à Loango, en Afrique. Le navire La Marie Séraphique a jeté l’ancre au large des côtes, après un voyage en mer d’environ 3 mois depuis Nantes. A travers le personnage du charpentier, découvrez les transformations que va subir ce navire pour transporter des captifs africains.

Épisode 3 Le capitaine Fautrel Gaugy

Durant ce 3e épisode La Marie-Séraphique est toujours au large de l’Afrique. Le capitaine attend le signal de ses interlocuteurs sur place pour commencer les négociations et constituer sa « cargaison humaine ». Via ce personnage, suivez les démarches nécessaires à l’achat des captifs.

Épisode 4 Antoine Mauget, le chirurgien

Ce 4e épisode se déroule en septembre 1774, près de 6 mois après l’arrivée en Afrique. Les captifs sont entassés dans l’entrepont du navire : les hommes parqués à l’avant, les femmes et les enfants à l’arrière. Avec le récit du chirurgien, découvrez le sort qui est réservé à ces êtres humains privés de liberté.

Épisode 5 Guy, le mousse

Durant ce 5e épisode suivez Guy, un des mousses, pendant le trajet direction Saint-Domingue (Haïti). L’équipage est sous pression et redoute émeute et épidémie. Les captifs enchainés, malades, maltraités, continuent d’ignorer quel sera leur sort. Ecoutez l’ambiance qui règne sur ce navire.

Épisode 6 Le lieutenant Lhermitte

L’histoire de ce 6e épisode se déroule fin novembre 1774 à Saint-Domingue, où les captifs vont être vendus et mis en esclavage, après avoir passé près de 3 mois en mer. Suivez la vente à bord du navire ainsi que les préparatifs, organisés par le lieutenant pour le retour en métropole.

Épisode 7 Marie-Anne-Séraphique Gruel, la femme de l’armateur

Ce 7e et dernier épisode se déroule à Nantes, chez l’armateur Jacques-Barthélémy Gruel, à l’origine de la campagne de traite. La Marie Séraphique est rentrée avec de nombreuses marchandises. Il est temps de faire les comptes, et de fêter la réussite économique de ce voyage. A travers le personnage de Marie-Anne-Séraphique Gruel, constatez les bénéfices de ce commerce à nul autre pareil et la présence de personnes ayant vécu en esclavage à Nantes.

Disponible également sur les plateformes de podcasts.

Le Mois Kréyol 2021

Le Festival des langues et des cultures créoles
Du mercredi 24 au dimanche 28 novembre 2021

Initié par la chorégraphe et danseuse Chantal Loïal, directrice artistique de la compagnie Difé Kako, Le Mois Kréyol se déploie chaque année pour toucher des publics de toutes générations dans des territoires toujours plus larges en France métropolitaine et dans les territoires ultramarins, dans des lieux prestigieux ou atypiques, pour le plaisir de tous. Le Mois Kréyol s’impose comme l’un des événements incontournables pour tous les amoureux et les curieux des cultures ultramarines. Cette 5e édition placée sous le thème « Jardins Secrets » sera l’occasion d’un premier rendez-vous à Nantes !

Au Château des ducs de Bretagne, il s’inscrit dans le cadre des rendez-vous autour de l’exposition L’abîme. Nantes dans la traite atlantique et l’esclavage colonial, 1707-1830.

L’exposition, qui propose d’interroger les collections du musée d’histoire de Nantes afin de révéler les traces au premier abord invisibles mais pourtant bien présentes, du destin de celles et ceux qui furent victimes du système colonial, se fait aussi l’écho des grands débats et sujets qui font notre actualité. Elle est l’occasion de plusieurs temps forts, qui aborderont la culture créole, la question de la résistance et de la résilience ou encore l’éducation contre le racisme, pensés avec le soutien d’associations antillaises, africaines et nantaises.

PROGRAMMATION À NANTES

Mercredi 24 novembre 2021 :
Table ronde : le multilinguisme dans le spectacle vivant

Jeudi 25 novembre 2021 :
Rencontre avec Véronique Kanor

Vendredi 26 novembre 2021 :
Je ne suis pas d’ici, je suis ici
De Vénus à Miriam, au pas de mon chant

Samedi 27 novembre 2021 :
Joséphine 2B – Atelier parent enfant et spectacle ;
Stage de Gwoka et Boulagèl
Montée au tambour

Dimanche 28 novembre 2021 :
Visites chantées traite atlantique en ville avec chant boulagèl
Conte d’Igo Drané

Retrouvez la programmation détaillée sur www.chateaunantes.fr

Avec le soutien de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage

Podcast – Les mémoires vives

Photo du mémorial

Série de podcasts réalisés dans le cadre de l’exposition L’abîme. Nantes dans la traite atlantique et l’esclavage colonial, 1707-1830 en partenariat avec Slate.fr.  

“Comment Nantes s’est-elle emparée de la question de son passé esclavagiste ? Comment la France en porte-t-elle encore les stigmates ? Que sait-on de ce qu’était la vie des personnes mises en esclavage ? Autant de questions auxquelles tente de répondre Les mémoires vives, un podcast en trois épisodes du musée d’histoire de Nantes, écrit par Nina Pareja et Christophe Carron, réalisé par Aurélie Rodrigues et produit par Slate.fr. »

Épisode 1 – Rendre la parole

 “Les colons ont laissé les vestiges qu’ils ont voulu” 

 

La loi tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité, dite Loi Taubira a été promulguée en 2001, plus de 150 ans après l’abolition de l’esclavage. Il aura fallu la détermination de la députée de la Guyane pour que la France reconnaisse officiellement son passé esclavagiste. Vingt ans plus tard : où en sommes-nous ?

Dans ce premier épisode de Les Mémoires Vives, nous interrogeons la question de l’historiographie de l’esclavage. Depuis quelques années, le musée d’histoire de Nantes et la ville de Nantes travaillent à mettre en lumière le passé de cet ancien port de traite à travers plusieurs expositions et collections. Le musée propose aux visiteurs de confronter les approches historiques actuelles sur la traite atlantique, de faire dialoguer regards européens et africains sur cette histoire commune, de rendre la mémoire.

Sur ces questions mémorielles, nous sommes allés interroger Catherine Coquery-Vidrovitch, historienne, spécialiste de l’histoire africaine, ancienne professeure de l’université de Paris est l’une des premières historiennes françaises à travailler sur l’histoire coloniale française, Bernard Michon, un historien nantais spécialiste des ports de traite et Mame Fatou Niang, maîtresse de conférence en étude française à l’université de Carnegy Malone aux Etats-Unis, également photographe et réalisatrice du film Mariannes Noires et qui travaille sur les questions de mémoire.

Les Mémoires Vives est un podcast du Château des ducs de Bretagne – musée d’histoire de Nantes, écrit par Nina Pareja et Christophe Carron, réalisé par Aurélie Rodrigues et produit par Slate.fr.

  Ouvrages pour aller plus loin : 

Les routes de l’esclavage, Catherine Coquery-Vidrovitch
Le port de Nantes au XVIIIe siècle : Construction d’une aire portuaire, Bernard Michon
Discours sur le colonialisme, Aimée Césaire
La condition Noire, Pap Ndiaye
La France et ses esclaves, Frédéric Régent
Qu’est-ce que l’esclavage ? Olivier Pétré-Grenouilleau
La question noire : histoire d’une construction coloniale, Myriam Cottias

Que sait-on vraiment de la vie des esclaves ? De ces histoires personnelles et tragiques, on ne sait que peu de choses sinon des vérités partielles. L’empire français colonial n’encourage ses esclaves ni à lire ni écrire, leur parole est tue, oubliée. Peu d’écrits d’esclaves sont consultables et en particulier en France. Et la plupart des autobiographies de personnes esclavisées ont été écrites par des affranchis américains. 

Épisode 2 – Fragments de vie d’esclave

Comment faire entendre la voix des personnes mises en esclavage ? 

 

À quoi ressemblait le quotidien de ces personnes envoyées en esclavage à l’autre bout du monde ? Quelles terribles réalités les attendaient dans les colonies françaises ? 

Pour entendre la voix des esclaves, une source est un plus largement disponible : celle des affaires judiciaires, c’est-à-dire des procès intentés aux maîtres par les esclaves, ou aux esclaves par les maîtres. 

Ce deuxième épisode du podcast Les Mémoires Vives s’attache à restituer une partie de cette réalité. C’est ce qu’a réussi le journaliste Mohammed Aïssaoui dans l’ouvrage L’affaire de l’esclave Furcy. C’est aussi le but du travail des historiens Frédéric Régent et Bruno Maillard et de la documentaliste guadeloupéenne Gilda Gonfier dans l’ouvrage Libres et sans fersBertrand Guillet, directeur du Château des Ducs de Bretagne et du musée d’histoire de Nantes, travaille depuis 30 ans sur les archives de la Marie Séraphique, un navire utilisé pour transporter des esclaves vers les colonies françaises. 

Ouvrages pour aller plus loin : 

L’Affaire de l’esclave Furcy, Mohammed Aïssaoui, Gallimard, 2011
La Case de l’Oncle Tom, Harriet Beecher Stowe, Librairie générale française, 1995 
La Vie de Frederick Douglass, un esclave américain, écrite par lui-même (1845)), Gallimard-Education, 2006 
Douze ans d’esclavage, Solomon Northup, Entremonde, 2013 
Ségou, Maryse Condé, Laffont, 2019
Libres et sans fers : paroles d’esclaves français : Guadeloupe, Île Bourbon (Réunion), Martinique, Bruno Maillard, Gilda Confier, Frédéric Régent, Fayard, 2015 
La Marie-Séraphique, navire négrier, Bertrand Guillet, MeMo-Château des de Bretagne-Musée d’histoire de Nantes, 2010

Épisode 3 – La France face à son passé esclavagiste

Faut-il déboulonner Colbert ? 

Depuis de nombreuses années, aux États-Unis et en Grande-Bretagne, se pose la question des marques  de ce  passé dans l’espace public. En France, on commence tout juste à examiner les stigmates de ce passé douloureux.

Ces questions résonnent plus fortement dans les villes de la côte atlantique, dont les ports ont amarré les bateaux qui ont transporté des milliers d’êtres humains au 18ème siècle. Nantes n’a pas attendu 2021 pour s’attaquer à son passé esclavagiste. Aujourd’hui, en France, elle fait figure de pionnière. 

Pour ce troisième épisode de Les Mémoires Vives, nous avons rencontré Jean-Marc Ayrault, ancien premier ministre devenu président de la fondation pour la mémoire de l’esclavage a été maire de Nantes pendant 23 ans de 1989 à 2012. Nous avons parcouru Nantes avec Brigitte Château, guide-conférencière nantaise. Nous avons interrogé Frédéric Régent, historien, Mame Fatou Niang, essayiste et réalisatrice, Pierre Guillon de Princé, un Nantais descendant d’armateur et Michel Cocotier, président de l’association mémoire de l’outre-mer à Nantes. 

Ouvrages pour aller plus loin : 

Mémoires Des Esclavages, Edouard Glissant, Gallimard, 2007 
Nantes et la traite négrière atlantique, Krystel Gualdé, Château des ducs de Bretagne – Musée d’histoire de Nantes, 2017 
Les traites et les esclavages : perspectives historiques et contemporaines, António de Almeida Mendes, Elisabeth Cunin, Myriam Cottias, Karthala, 2010
La mémoire enchaînée : questions sur l’esclavage, Françoise Vergès, Hachette Littératures, 2008 

L’abîme. Nantes dans la traite atlantique et l’esclavage colonial, 1707-1830

Exposition-événement au Château des ducs de Bretagne – musée d’histoire de Nantes.

Aujourd’hui encore, les historiens ne parviennent pas à se mettre d’accord sur le nombre de victimes de la traite atlantique. Les documents manquent, bien évidemment, pour qu’une comptabilité exacte soit réalisée, cependant les écarts des estimations ne s’évaluent pas en dizaines ou en centaines de milliers, mais en millions. Comment est-il possible qu’un phénomène aussi tragique et fondamental puisse partager à ce point ceux qui se sont consacrés à son étude ? Il s’avère que le nombre, aussi vertigineux qu’il soit, ne suffit pas à dire.

Qui plus est, que saurions-nous vraiment si ce nombre était définitivement arrêté ? Saurions-nous combien d’hommes, de femmes et d’enfants périrent au moment des guerres, des raids et des razzias qui furent à l’origine de leur captivité ? Saurions-nous comment, à des milliers de kilomètres de là, une ville entière et son territoire ont pu trouver dans le système colonial et esclavagiste les raisons et les moyens d’un enrichissement sans précédent ? Comprendrions-nous la place que ces acteurs ont tenue dans un monde globalisé, à l’aube du capitalisme moderne ? Imaginerions-nous le lien étroit entre la Traite atlantique et les prémices de la révolution industrielle ? Comprendrions-nous, ne serait-ce que l’espace d’un instant, ce que fut l’horreur de ne plus s’appartenir, de quitter le monde des hommes pour celui des biens matériels, de disparaître sans laisser de trace ni même de souvenir ?

Le musée d’histoire de Nantes propose d’interroger ses collections sous un nouvel angle, afin de révéler les traces invisibles au premier abord mais bien présentes, du destin de celles et ceux qui furent victimes du système colonial. Au-delà de la vision économique et commerciale habituelle, l’exposition lèvera le voile sur la complexité du réel d’une ville qui fut négrière et esclavagiste.

Volontairement immersive, suggestive et sensible, L’abîme rend compte de la complexité du réel et sera l’occasion de découvrir les noms de celles et ceux, qui inscrits dans les documents officiels, vécurent à Nantes en subissant le statut de personnes captives mises en esclavage, entre 1692 et 1792.

Le multimédia y tient une place importante : introduction sonore, lecture de documents historiques en écoute individuelle, diffusion de musiques, vidéomapping sonore sur deux tableaux, projections de noms de personnes esclavagisées sur une cimaise et de documents en grands formats dans l’espace de traversée, rythmeront la visite. La modélisation du navire La Marie-Séraphique est présentée au public à travers un film.

L’exposition se fait également l’écho de grands débats et sujets qui font notre actualité : migrations, réseaux de l’esclavage contemporain, développement de nouvelles formes de racisme, mouvements pour l’égalité des droits…

Pour en savoir plus sur cet événement, rendez-vous sur le site du Château des ducs de Bretagne.