Table-ronde « Esclavage : mémoires et héritages en question »

Dans le cadre du 10 mai, journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition.

L’histoire de l’esclavage est complexe et douloureuse. Elle continue de vivre, de façon consciente ou inconsciente, chez les personnes descendantes de cette histoire et elle continue de s’incarner dans les lieux et sur les territoires qu’elle a marqué. Durant ce moment d’échange, Sylvain Demange artiste, Myriam Cottias historienne et Aimé Charles-Nicolas psychiatre, viennent questionner ces mémoires et ces héritages de la traite transatlantique et de l’esclavage colonial, en particulier dans les territoires ultramarins. Quelles traces ont-ils laissé dans nos sociétés ? Comment l’art peut révéler, incarner, cette histoire sensible ? Et comment les sciences humaines peuvent aider à comprendre et peut-être apaiser ? Le regard croisé de ces passionnés et chercheurs est une invitation à échanger avec le public sur ces questions aussi vastes que riches.

Avec la participation de : 

  • Sylvain Demange, photographe et membre fondateur de l’agence Dalam créée en 2014 avec six amis photographes.
  • Myriam Cottias, directrice de recherche au CNRS (Centre national de la recherche scientifique), historienne du fait colonial, spécialiste de l’esclavage dans l’espace caribéen. Elle est l’auteur de nombreux travaux sur le sujet.
  • Aimé Charles-Nicolas, professeur de médecine, psychologie médicale et de psychiatrie à la Faculté de Médecine des Antilles-Guyane. En 2018 il publie notamment L’esclavage : quel impact sur la psychologie des populations ? (Ed. Idem Campus)
  • Georges Pau-Langevin, Adjointe au Défenseur des droits. Ancienne ministre, ancienne députée de Paris. Elle s’investie sur les questions mémorielles et s’est régulièrement engagée dans la défense des minorités et des populations d’Outre-mer.
  • Modération : Antoine Delblond, Professeur en droit, Nantes Université, président du groupe « L’ouverture » et membre de l’association Mémoires de l‘Outre Mer.

Co-production Les Anneaux de la Mémoire et Mémoire d’Outre-Mer

INFORMATIONS PRATIQUES

Entrée libre et gratuite 
Tour du Fer à cheval du Château des ducs de Bretagne 

Exposition photographique « Tan fè tan, tan kité tan »

Dans le cadre du 10 mai, journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition.

Une exposition photographique de Sylvain Demange présentée au Château des ducs de Bretagne. 

L’exposition met en lumière et interroge les héritages de l’histoire complexe et douloureuse qu’est l’esclavage. Aujourd’hui, quelles sont les traces visibles de cette histoire dans les territoires ? Quelle est la mémoire collective des descendants des personnes mise en esclavage dans les territoires antillais ?

Avec cette exposition Tan fè tan,tan kité tan Sylvain Demange, met en exergue les traces encore perceptibles ou ressenties de cette histoire avec une exposition photographique en noir et blanc, mêlant portraits et images de vestiges, réalisés sur le territoire français (des Antilles : Martinique et Guadeloupe et de l’hexagone avec la ville de Nantes).

En mettant en lumière des territoires et populations particulièrement touchées par cette histoire, Sylvain Demange nous permet une réfexion autour de la mémoire collective française de l’esclavage coloniale. L’objection est d’interroger la place de la transmission inconsciente de cette histoire. Avec des tirages très grand format, la volonté est de projeter le public sur les lieux photographiés et au plus près des personnes photographiées.

Textes de Myriam Cottias et Aimé Charles-Nicolas

Co-production Les Anneaux de la Mémoire et Mémoire d’Outre-Mer

INFORMATIONS PRATIQUES

Exposition présentée dans les douves du Château des ducs de Bretagne
Entrée libre et gratuite

L’humain d’abord 2023

bloc marque l'humain d'abord

Avec cette seconde édition d’un temps fort autour des luttes contre les discriminations et le racisme, le musée d’histoire de Nantes réaffirme son engagement citoyen, sa volonté de mettre en résonance l’Histoire avec les enjeux contemporains ; le mois de mars étant aussi la date anniversaire de la création du Mémorial.

Cet événement conçu avec des associations nantaises très diverses est l’occasion d’aborder les multiples formes que peuvent prendre les discriminations, et plus encore de découvrir la façon dont ceux qui les subissent y font face avec dignité et détermination.

Rencontres, performances, débats, spectacles, visites et rendez-vous autour des collections du musée constituent autant de possibilités d’expression de ces luttes, le plus souvent sur un mode sensible ou joyeux, à découvrir tout au long du week-end, toujours en entrée libre et gratuite (à l’exception des rendez-vous dans les salles, le samedi 4 mars).

La manifestation permettra également de présenter l’aboutissement de plusieurs ateliers d’écriture menés durant les semaines précédentes auprès de jeunes habitants de différents quartiers de la métropole.

L’humain d’abord est l’occasion pour le Château des ducs de Bretagne – musée d’histoire de Nantes de co-porter des initiatives proposées par de nombreux partenaires associatifs du territoire engagées sur les thématiques de la citoyenneté, des droits humains, et plus largement du champ culturel.

Dans ce cadre, L’humain d’abord s’ouvre avec les journées de lancement des Semaines d’Éducation Contre le Racisme et toutes les formes de discriminations, organisées par la Ligue de l’enseignement de Loire-Atlantique (FAL 44), qui se dérouleront le 3 mars 2023.

La librairie-boutique du Château des ducs de Bretagne propose une sélection d’ouvrages adultes et jeunesse autour des grands thèmes abordés tout au long de l’événement, à découvrir dans le bâtiment des expositions.

Le Château des ducs de Bretagne remercie l’ensemble de ses partenaires, notamment : Asprobir, CEMEA, La Cimade, Le Cercle du marronnage, FAL 44, Hetsika, Le Lapin Blanc, La Maison de l’Afrique à Nantes, Les Restos du coeur

Retrouvez la programmation détaillée sur le site du Château des ducs de Bretagne : https://www.chateaunantes.fr/evenements/lhumain-dabord-2/

Conférence – L’esclavagisme au cœur de la « dette d’indépendance » d’Haïti

gravure sur l'ordonnance de l'indépendance d'Haïti

En 1825, Charles X obtient l’indemnisation des anciens colons propriétaires de biens-fonds à Saint-Domingue contre la reconnaissance, par ordonnance, de l’indépendance d’Haïti. Les traités de 1838 confortent cette souveraineté et réorganisent le service de la « dette de l’indépendance », toujours au-dessus des capacités d’Haïti. Quels sont les enjeux et les impacts de cette créance imposée et ignorant l’abolition de l’esclavage de 1794 ?

Une conférence de Gusti-Klara GAILLARD, historienne HDR, professeure à l’Université d’État d’Haïti. Spécialiste des relations économiques franco-haïtiennes (19e-20e siècle).

INFORMATIONS PRATIQUES

Date : 28 février 2023 à 18h
Lieu : Archives départementales, 6 Rue de Bouillé, 44035 Nantes, France
Entrée libre et gratuite (dans la limite des places disponibles)

Conférence organisée par l’association Les anneaux de la mémoire.

Expression(s) décoloniale(s) #3

sculpture de chien avec corde sur fond gris

Déplacer notre regard en interrogeant nos certitudes, en questionnant nos imaginaires, sur notre histoire coloniale, tel est l’esprit de la manifestation Expression(s) décoloniale(s).

Pour cette troisième édition, au sein du musée, des textes écrits par l’historien camerounais François Wassouni et une vingtaine d’œuvres puissantes  de Barthélemy Toguo, artiste camerounais de renommée mondiale, seront présentées.

Tout récit historique est une construction, l’expression d’un point de vue, sur soi et sur les autres. Les musées d’histoire n’échappent pas à cette règle. Présenter des objets de collection revient à présenter la perception que ceux qui ont acquis ces pièces ont eue d’eux-mêmes et des autres, au fil du temps.
À l’heure de repenser à l’échelle mondiale l’histoire de l’Humanité comme une histoire connectée, il est indispensable de constater que de nombreux objets et documents, présentés aujourd’hui dans nos musées, portent intrinsèquement une vision coloniale.

Pour tenter de décrypter le regard posé sur ces pièces au moment de leur acquisition, de les mettre à distance, de les interroger pour prendre la mesure de ce qu’elles nous imposent, aussi bien en matière de connaissances qu’en matière d’imaginaires, le musée d’histoire de Nantes renouvelle la manifestation Expression(s) décoloniale(s).

L’historien François Wassouni, spécialiste de l’histoire de la violence, maître de conférences en histoire contemporaine à l’université de Maroua, au Cameroun, proposera dix cartels consacrés à des objets emblématiques de l’histoire coloniale nantaise et française, en résonance avec ses sujets de recherches et son approche des questions mémorielles. Ajoutant une dimension personnelle, qui laisse place à l’expression de sa propre émotion, l’historien propose d’aborder une histoire particulièrement douloureuse de manière sensible.

De son côté, l’artiste camerounais de renommée mondiale Barthélémy Toguo s’emparera des espaces, son œuvre témoignant d’un engagement sans faille à interpeller les grands sujets de notre époque, tout en établissant une relation fulgurante entre passé et présent. Les thématiques des déséquilibres fondamentaux du monde dans lequel nous vivons, de ceux, structurels, des échanges qui le caractérisent, de l’inégalité des chances et des discriminations multiples qui en sont les conséquences, inscrivent plusieurs de ses œuvres dans une dimension éminemment actuelle et politique. Les héritages mémoriels jalonnent sa production sans pour autant l’empêcher de célébrer le jaillissement d’une puissance de vie fondamentale et fondatrice, aussi vigoureuse qu’inattendue.
Prolifique et généreux, l’artiste présentera une vingtaine d’œuvres dans le parcours permanent du musée d’histoire de Nantes, inscrivant cette nouvelle édition dans un impératif, celui d’agir.

Dans un esprit d’hospitalité, Barthélémy Toguo a souhaité associer cinq artistes à la manifestation du musée d’histoire de Nantes.

Jean-François Boclé (Martinique), Moreira Chonguiça (Mozambique), Rosana Paulino (Brésil), Monica Toiliye (République démocratique du Congo) et Kara Walker (USA) l’ont ainsi rejoint. Qu’ils soient peintres, vidéastes, sculpteurs, performeurs, ou musiciens, chacun de ces artistes a pris place dans les salles du musée pour résonner avec l’histoire.

À travers leurs œuvres, les héritages, les mémoires, les douleurs et les séquelles du passé sont abordés, mais aussi leur dépassement.

Une autre forme de confrontation au réel s’opère en leur présence ; un dialogue nait de leur rencontre, qui n’exclut aucune part de notre sensibilité.


La manifestation sera accompagnée d’une publication aux Éditions du Château des ducs de Bretagne, sous la plume d’Androula Michael, historienne de l’art contemporain, directrice du Centre de recherches en art et esthétiques (CRAE UR 4291) de l’université de Picardie Jules-Verne.

96 pages ; 17 x 25 cm ; prix : 15,90€ (éléments provisoires) 

Ouvrage disponible à la librairie-boutique et sur la e-boutique du château 


Barthélémy Toguo est né au Cameroun en 1967. Formé dans différentes écoles d’art en Côte d’Ivoire, en France et en Allemagne, il vit aujourd’hui entre Paris et Bandjoun, où il a fondé, en 1999, un lieu innovant mêlant une école de création artistique, un centre culturel et une exploitation agricole, « Bandjoun Station ».

Aujourd’hui, il expose dans le monde entier des œuvres d’une grande diversité de formes, où se côtoient les matériaux les plus robustes et les plus fragiles. Chacune de ses productions témoigne de son engagement précoce et constant à défendre les grandes causes humanitaires et écologiques actuelles, tout en donnant une voix à celles et ceux qui en sont dépourvus.

Commissariat de la manifestation : Krystel Gualdé (directrice scientifique du musée d’histoire de Nantes)

EXPOSITION À LA HAB GALERIE

Alors que les œuvres de Barthélémy Toguo entreront en dialogue avec les collections du musée d’histoire de Nantes pour Expression(s) décoloniales(s) #3, une exposition personnelle à la HAB Galerie proposera, dans le cadre du Voyage à Nantes, du 16 juin au 17 septembre 2023, une (re)découverte de la puissante beauté d’une œuvre qui ne cesse d’exprimer l’engagement d’être au monde de l’artiste.

PLUS D’INFOS 

8ème édition du concours scolaire « La Flamme de l’égalité »

Flamme de l'égalité

Le musée d’histoire de Nantes et le Mémorial de l’abolition de l’esclavage invitent les enseignants à participer au Concours scolaire « La Flamme de l’égalité ».

Les Ministères chargés de l’Éducation nationale, de la Citoyenneté, des Outre-mer, de l’Agriculture et de l’Alimentation, la Délégation Interministérielle à la Lutte contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT (DILCRAH) et la Fondation pour la mémoire de l’esclavage s’associent à nouveau pour la 8ème édition du concours national La Flamme de l’égalité dont la gestion opérationnelle a été confiée à la Ligue de l’enseignement.
Jusqu’au 31 mars 2023, les enseignants du primaire et du secondaire sont invités à mener avec leurs élèves une réflexion et à réaliser un projet sur l’histoire des traites et des captures, sur la vie des esclaves et les luttes pour l’abolition, sur leurs survivances, leurs effets et leurs héritages contemporains.

Plus d’infos : laflammedelegalite.org

Un dossier pédagogique inédit pour aider à participer au concours.

L’ouvrage « L’abîme » lauréat du Prix du livre d’histoire de Bretagne

Bretagne Culture Diversité, le Festival du livre en Bretagne de Carhaix et le Poher Hebdo se sont associés pour créer le Prix du livre d’histoire de Bretagne. Il a été décerné cette année pour la première fois.

Le prix a pour objectif de récompenser un livre d’histoire de la Bretagne pour ses qualités scientifiques, pour sa lisibilité et pour son accessibilité. Il a pour but de faire découvrir la recherche historique au plus grand nombre, et ainsi contribuer à une meilleure connaissance du monde qui nous entoure. 70 livres chez 38 éditeurs différents parus entre janvier 2021 et juin 2022 avaient été recensés pour ce prix.

L’abîme de Krystel Gualdé, lauréate du prix 2022, analyse le rôle de Nantes dans la traite négrière, et donc dans le système esclavagiste. Il a été choisi par le jury parce qu’il a su combiner avec talent et bonheur une iconographie d’une richesse et d’une qualité de reproduction exceptionnelle, et aborder un sujet complexe et difficile avec rigueur mais avec pédagogie et dans une langue accessible. Il démontre qu’il est possible d’aborder les pages sombres de notre histoire sans concession.

Accéder à la boutique en ligne du Château

Journée Nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions

Le 10 mai prochain sera commémorée la Journée Nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions ainsi que les dix ans du Mémorial.

À cette occasion, les Nantais sont invités à participer à une série d’événements pour la plupart gratuits, organisés tout au long du mois de mai par les acteurs associatifs et éducatifs, les artistes et les institutions culturelles.

L’objectif : transmettre l’histoire et les mémoires liées à la traite et à l’esclavage et comprendre leur résonance aujourd’hui : expositions, restitutions de projets pédagogiques, projections de films, conférences, concerts, spectacles et visites guidées. Des documentaires, podcasts et émissions sont également à découvrir en ligne ou sur les ondes.

Cette programmation, coordonnée par la Ville de Nantes et la Ligue de l’enseignement – FAL 44, a été co-construite avec les associations, les compagnies artistiques, les institutions et la Fondation pour la mémoire de l’esclavage. Elle s’inscrit dans l’événement « Temps des mémoires 2022 » piloté par la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, partenaire privilégié de la Ville de Nantes.

Table-ronde-forum : Mémoires de l’esclavage dans l’espace public et engagements citoyens

Visuel conférence JMA JR © Patrick Garçon / Philippe Piron

Dans le cadre du 10 mai, journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et leurs abolitions, et des 10 ans du Mémorial de l’abolition de l’esclavage.

De nouvelles questions émergent sur la présence de traces matérielles dans l’espace public rappelant le passé colonial de la Ville : statues, plaques de rues…Comment aborder, avec et pour les habitants d’aujourd’hui et de demain, la question des mémoires qui habitent la ville et contribuent à en faire un espace véritablement commun ? Comment poser collectivement un nouveau jalon de la politique mémorielle nantaise donnant un sens partagé aux questions des mémoires dites sensibles dans l’espace public ?

En présence de Johanna Rolland, maire de Nantes et Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, la table-ronde-forum s’appuiera sur les expériences et témoignages nantais mais aussi sur des exemples d’autres villes dans le monde (Bristol, Martinique, Gorée). Elle donnera également la parole aux jeunes citoyens nantais engagés dans une démarche historique et citoyenne.

Un film Un pas vers la mémoire, un pas pour s’engager ! retraçant le travail des colégiens et lycéens de Rosa Parks, Monge la Chauvinière et Nelson Mandela clôturera la rencontre.

INFORMATIONS PRATIQUES

Horaire : 16h
Salle du Harnachement
Entrée libre
Par la Ville de Nantes et la Fondation pour la mémoire de l’esclavage